Ma première grosse honte de maman...

J'avais imaginé une grosse colère. Arthur se roulant par terre en hurlant. En fait ça ne ressemblait pas du tout à ça. C'est moi qui était en colère. Et s'était guère mieux. Ca s'est passé dans un magasin de jouets et de puériculture. A l'extérieur il y avait deux petites maisons en plastiques. Arthur a joué un peu dedans et puis nous sommes entrés. Jusque là tout allé bien. Mais les bougres, afin de faciliter la tache de bonnes mamans telle que moi, en avaient installé d'autres à l'intérieur, de belles et grandes maisons avec des petits volets qui se ferment, des tables et des toboggans. Seulement ils avaient aussi ajouté une jolie pancarte précisant que s'étaient des modèles d'exposition et qu'il ne fallait pas jouer dessus. Allez expliquer ça à un enfant de 2 ans ! Bien sure, ça n'a pas manqué, il est monté dedans. Je lui ai expliqué que s'était interdit et ai tenté de faire en sorte qu'il me suive jusqu'au rayon qui m'intéressait. Mais en fait de me suivre, il a fallu que je le traîne par le bras jusqu'au dit rayon. Les ennuis commençaient. Impossible de le faire rester près de moi, il partait dans tous les sens et à plusieurs reprises j'ai dû courir le récupérer à l'autre bout du magasin. J'ai essayé la douceur, puis la fermeté. J'ai pris ma voix la plus dure.. mais rien n'y a fait. C'était comme si je parlais dans le vent. A un moment même, excédée, je lui ai administré une tape sur le derrière (ce qui n'a eu aucun effet évidemment ). Inutile de préciser je pense que notre petit tapage n'est pas passé inaperçu et je commençais à me sentir quelque peu gênée. Non mais qu'est-ce qu'il a aujourd'hui ! Finalement j'arrive à trouver l'article qu'il me faut ( une barrière de lit pour LUI en plus!) et nous allons vers les caisses. Et à côté des caisses, qu'est-ce qu'il y a ? Je vous le donne en mille, les maisonnettes et autres toboggans. Mon gamin y grimpe et au moment où je m'apprête à le récupérer, une vendeuse m'interpelle et me dit d'un air fort sympathique "il est interdit de monter sur les jeux". Non mais c'est qu'elle me passe un savon la pétasse. Et pourquoi ils montent des jeux, d'abord, si on peut même pas les essayer, c'est un magasin pour enfants, merde! (s'cusez le langage quelque peu châtié). Mais je ne lui ai rien dit de tout ça, fort heureusement et me suis contentée de lui balancer d'un ton un peu énervé: "comme vous pouvez le constater j'ai un peu de mal à le contrôler !" Sur ce, je paye. Toutes les vendeuses du magasin agglutinées derrière le comptoir (mais qu'est-ce qu'elles foutent toutes là!) me regardent et dans leurs yeux je lis "sale gosse !", "mauvaise mère ". Comme vous pouvez l'imaginer c'est avec soulagement que je quitte le magasin. Je suis évidement très en colère et je n'ai définitivement plus envie de rigoler . Malheureusement Arthur si ! Et il en veux encore de la cabane en plastoque alors il se ru dans une de celles qui sont à l'extérieur (maudites maisonnettes !) Impossible de l'en faire sortir. Et il rigole, le bougre! Moi ? toujours pas ! Je me mets à 4 pattes et l'en extirpe tant bien que mal. Je rejoins ma voiture avec le petit monstre sous le bras et Eliott dans sa poussette que je pousse de l'autre main ( eh oui il est là lui aussi ). Arrivée à la voiture, je m'aperçoit avec horreur que la barrière ne va pas aller sur le lit. Il y a des excroissances sur les côtés qui ne passeront pas avec le bord du lit qui remonte sur le coté du matelas (tant pis pour ceux qui n'ont rien compris, de toute façon là n'est pas le propos) L'idée de retourner dans le charmant tribunal des mamans ne m'enchante pas mais bon ... je prends mon courage à deux mains (euh non, plutot arthur ) et on y retourne. On m'accueille à nouveau très chaleureusement et je lis tout le mépris du monde dans les yeux d'une des vielles peaux figées derrière le comptoir. Elle a pas d'enfants ou quoi ?? J'aimerais bien voir si ils ont toujours été des anges !! On procède le plus rapidement possible à l'échange (Eliott s'est mis à pleurer, super, manqué plus que ça! ) et je déguerpis avec mes 2 enfants. Dans la voiture je passe un bon sermont à Arthur puis reste muette comme une carpe le reste du voyage. Depuis lors, je médite sur mon autorité parentale totalement bafouée...